Peintre et poète, l’œuvre picturale d’Arielle Pacaud est à l’image du troubadour, onirique, sensitive. On y ressent dès le premier regard une fulgurance en perpétuel mouvement, l’œil s’égare vers des ailleurs, des univers intérieurs. L’intensité de ses représentations semble exprimer un besoin de libération, elle transcende les sentiments, le manque et le mal-être, c’est un chemin vers la plénitude.

La création est un processus, une alchimie, elle fait appel autant à l’inné qu’au savoir-faire, c’est une interprétation de l’émotion par le geste, un point de convergence entre le palpable et l’impalpable. L’œuvre demande sensibilité et talent. De la sensibilité Arielle Pacaud n’en manque pas, elle trouve corps, expression à fleur d’âme, en chacune de ses toiles. La virtuosité du peintre n’est plus à démontrer. Fondus, emplois de techniques mixtes, assemblages des matériaux et des couleurs…, sa palette est large. La complémentarité des coloris alliée aux lignes de force, aux volumes engendrés par un jeu savant de traits et de courbes crée un mouvement, une énergie qui nous emporte au cœur de la représentation. L’abstrait, le subjectif deviennent tangible. L’imaginaire prend le pas sur le rationnel, un monde fantasmagorique, insoupçonné, s’éveille, l’émotion suggérée est vive : c’est un tourbillon, un cœur, aux larges échos qui palpitent…

Philippe Lemoine (Critique d'Art)