NEW YORK

New York a quelque chose de fascinant avec ce double caractère d’attraction et de répulsion. C’est un rêve projeté, une utopie réalisée, à la fois puissance d’argent et d’ordre, de l’homme démiurge; New York, dans son tracé, son érection, n’a pas pu se passer d’un cœur vert pour respirer, c’est un monde en apnée – circulation, vitesse, anonymat – où la nature circonscrite en son centre est là comme le bord d’un autre monde où l’on peut s’engouffrer pour échapper à la multitude des autres,déconnecter, perdre la mémoire de la ligne droite qui va d’un point à un autre. Immense réservoir d’énergie, New York génère à la fois sa propre vie et son propre spectacle. Tout cohabite. Tout a droit de cité. New York accepte tout, recycle tout. Chacun est libre mais libre d’avancer… poussé par une dynamique circulaire d’où l’on se demande s’il est sage de sortir… C’est un extraordinaire miroir tendu à notre société.

Arielle Pacaud – sept 2000