VOYAGES

Je ne sais plus qui a dit : « Voyager est une manière de s’absenter ». C’est sans doute cette propension à être ailleurs qui me rend très proche le thème du voyage. S’absenter, et d’abord par la peinture mais en même temps tenter d’être présent au monde, disponible, prêt à accueillir les sensations, à se laisser traverser. Ne pas vraiment savoir où et vers quoi l’on va , mais y aller pour tendre vers le mouvement, vers la vie et combattre « ce vide qu’on porte en soi cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme », dont parle Nicolas Bouvier, « qu’il faut apprendre à côtoyer, à combattre et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr . S’étonner, capter les fulgurances de plénitude lorsqu’on est en résonance avec le monde et autrui. Ecrire, peindre, c’est donner une forme à ce qui a laissé son empreinte en nous en disparaissant aussi vite, nous poussant à créer pour reconstruire un monde ».

Arielle Pacaud